Notre semaine thématique va bon train qui nous invite à nous pencher sur les relations – difficiles – que George Sand entretenait avec sa fille Solange (future) Clésinger
On l’a vu – voir notre chronique d’hier, relative au brillant Chère George Sand, de Jean Chalon – certaines rumeurs attribuent la paternité de cette dernière à Stéphane Ajasson de Gransagne. La mayonnaise ne prendra jamais entre les deux femmes; à vie, George Sand restera ravie d’amour pour son fils aîné, Maurice et même sa très chère belle-fille, Lina Calamatta, épousée sur le tard.
Réalisée par Frédéric Maget, une anthologie se penche sur les correspondances mère-fille de trois génies de l’écriture, la marquise de Sévigné, Colette et George Sand.
Jugée peu mâture et passablement encombrante, la jeune Solange est envoyée, contre son gré, en pension. Les lettres de sa mère révèlent une fermeté aimable mais peu maternelle.
« Ainsi quand je te gronde, dis-toi qu’apparemment tu m’as donné de fortes raisons pour douter de ton affection. »
Le ton se fera – légèrement – plus doux, lorsque Solange, (mal) mariée à Jean-Baptiste Clésinger se rapproche de sa mère, lui confiant l’adorable « Nini », Jeanne, sa fille.
» Bonsoir, ma mignonne. J’espère que tout cela n’est pas aussi sérieux que tu l’imagines. Mais c’est toujours sérieux quand on souffre. »
La mort précoce de l’enfant,chère à sa grand-mère, consommera la rupture entre les deux femmes: « Mais nous avons deux points de vue si différents que tu m’as donné auprès de toi, dès le commencement de ta vie, le rôle de l’impuissance, la responsabilité sans l’autorité, situation impossible! »
Extraites de l’abondante correspondance de George Sand et des réponses de sa fille, les lettres choisies par Frédéric Maget illustrent les maladresses conjointes, la relation difficile unit ce couple mère- fille.
L’anthologie claire et agréable, assortie d’un dossier explicatif et de pistes de réflexions , met en perspective la correspondance de notre chère marquise de Sévigné – les lettres adressées à Françoise de Grignan – et celle de Colette, de Sido et Bel-Gazou. C’est dire comme nous aurons l’occasion de revenir sur le sujet.
Apolline Elter
Mère et fille. Correspondances de Mme de Sévigné , George Sand, Sido et Colette. Anthologie + dossier par Frédéric Maget ; lecture d’image par Agnès Verlet. Folioplus classiques, 2007, 312 pp
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