Un titre qui intrigue, une mise en garde……-à-vous pour un roman à cinq voix et tant de voies d’interprétation

Un récent veuvage et la douloureuse léthargie qui l’accompagne amène Diane à retrouver ses amies de l’école des Beaux- Arts, Chris, Marie, Sofia, Nour, éparpillées aux quatre coins de la planète. Elle accumule ainsi les séjours, se rappelant en boucle l »été Diesel’ qui avait réuni toutes ces « femmes exceptionnelles », dans la maison de Marie, dix ans auparavant.

Destins et vérités croisées – chacune des protagonistes a voix à certains chapitres – le roman s’interroge sur la valeur de l’amitié, sa validité:

 Elle I’écoutait sans l’interrompre, sans plus rien éprouver qu’un état léthargique, à peine concernée par ces mots compulsifs censés exprimer un enchaînement de faits qui avait fait d’un homme un père, d’une mère une inconnue et d’elle un cauchemar permanent. Cet assemblage hautement improbable de désirs et de non-désirs croisés, d’omissions qui en soi n’avaient pas valeur d’exactions était bien le produit de ce qu’Ils croyaient être leur liberté. Elle y avait participé. La liberté de dire de ne pas dire. Jamais nommé. N’existait pas.

Méfiez-vous des femmes exceptionnelles, Claire Delannoy, roman, Ed. Albin Michel, août 2015, 264 pp