C’est d’un événement littéraire, épistolaire , majeur que je veux vous entretenir : la publcation par Tom Volf de quelque trois cents lettres et extraits de mémoires inédits, jaillis de la plume de la plus grande voix du XXe siècle, la » Diva », la divine Maria Callas (1923-1977).
L’entrée en sidération, active dévotion a commencé pour le jeune homme « un soir de janvier 2013 à New York »
Il l’exprime dans la lettre fictive, datée du 1er juin 2019, et adressée à « Maria », en début de recueil :
Ce jour-là, je venais de découvrir le bel canto. Joyce DiDonato chantait Maria Stuarda au Metropolitan dans la mise en scène de David McVicar (digne héritier de votre Visconti). Ainsi, c’est Donizetti qui m’a mené à vous, lorsque j’entendis pour la première fois, ce soir-là, sur internet, en rentrant dans ma petite chambre d’étudiant, l’air de la folie de votre Lucia, et tout de suite après la voix d’amour transi de votre Elvira dans votre tout premier enregistrement de Puritani. |
Dès lors et quelque six années durant, Tom Volf se met à rassembler, à travers douze pays, tous documents , photos, témoignages de proches, correspondance, archives personnelles, ébauche du texte de ses mémoires, ayant trait à la célèbre cantatrice. Le projet est titanesque, la mission est sacrée, qui vise à restituer le vrai « autoportrait » d’un personnage mythique, dont l’exposition médiatique a généré trop de malveillance.
Riche de quelque trois cent cinquante lettres, la publication inédite d’une correspondance de trente années (1946-1977) révèle la femme amoureuse , de Battista Meneghini, son premier mari, d’Aristotle Onassis, la passion de sa vie, et les souffrances engendrées par les séparations respectives. Elle révèle aussi la profesionnelle, l’artiste ademirée, outragée, l’amie, l’élève fidèle à Elvira de Hidalgo, la filleule affectueuse, la « Diva » respectueuse de son public et de l’Art qu’elle sert, l’agenda de prestations qui l’amène à de nombreux et épuisants déplacements, .. tant de faces méconnues d’une vraie belle personne. Une femme fragile, vulnérable, attachante.
Quelques lettres ouvertes sont publiées qui donnent la mesure des attaques perpétuées contre elle. Notamment après le scandale que provoqua son retrait de la scène, à l’ opéra Rome, le 2 janvier 1958, après l’ exécution d’un premier acte qu’elle jugea indigne de son talent. Maria souffrait alors d’une atteinte passagère des cordes vocales et avait demandé en vain son remplacement sur scène.
Une vraie estime la lie à Grâce Kelly . La Princesse monégasque sera la seule « people » présente à ses funérailles
Maria Callas projettait de publier ses mémoires; Voulait se défendre des nombreux mensonges proférés à son égard. Tom Volf a accompli ce voeu.
Un recueil magistral
A noter que les droits d’auteur perçus pour le présent recueil sont versés au Fonds de dotation Maria Callas, créé en 2018 par l’auteur
Et que nous avons commandé , impatiente de le visionner, le DVD de Maria by Callas, le film réalisé par Tom Volf à l’occasion des quarante ans du décès de » La Callas »..
Nous vous en ferons rapport et infuserons en notre rubrique épistolaire du mardi quelques courts extraits d’une correspondance dont je vous recommande vivement la lecture
Apolline Elter
Maria Callas – Lettres & Mémoires, Textes établis & traduits par Tom Volf, recueil inédit, Ed. Albin Michel, novembre 2019, 608 pp