A quoi tient la magie du Festival de la correspondance de Grignan?
A un cocktail imparable : un site d’exception, dominé par le château de Grignan – une météo le plus souvent… chaleureuse – un programme exigeant qui oblige les intervenants : adapteurs, metteurs en scène, comédiens, animateurs, journalistes… à répondre à l’attente d’un public curieux, cultivé et éminemment bienveillant – qui ne pourfend que l’imposture – et enfin, à une organisation logistique efficace soutenue du dévouement amène d’une immense brigade de bénévoles (qu’ils en soient grandement remerciés!)
Confiées à Eric-Emmanuel Schmitt , la présidence et direction artistique du Festival sont soutenues du conseil en programmation, communication de Pierre Cordier et de la coordination logistique de Laura Mollon et Pauline Pascalin
Le thème de l’édition était les lettres de héros et salua les prestations remarquables, remarquées de lectures des correspondances de Catherine II de Russie (Macha Méril) et de Voltaire (Claude Aufaure) , Charles de Gaulle, subtilement incarné par deux jeunes comédiens: Valentin de Carbonnières et Élodie Navarre, Marilyn Monroe ( Elodie Frégé) Ludwig von Beethoven (Samuel Labarthe), l’Abbé Pierre (Bruno Putzulu), Alexandre Marius Jacob (Thierry Frémont) Lawrence d’Arabie (Aurélien Chaussade amplifié du facétieux Stéphan Wojtowicz et de l’accompagnement musical de Pachika Velez) pour ne citer que celles auxquelles j’eus la liesse d’assister. A noter que chaque lecture-spectacle est introduite, contextualisée par les soins d‘Eric-Emmanuel Schmitt et c’est une dynamique précieuse et engageante.
Vous en retrouverez des extraits sur la page Facebook du Festival exquisément gérée par Laetitia Heurteau, Community Manager et illustrés d’entretiens avec les comédiens interprètes. Ils révèlent on ne peut mieux l’ambiance de ce festival d’exception.
Les nombreuses rencontres qui jalonnaient les journées, sous le chapiteau du mail furent animées de micros de maîtres par les excellents Pascal Schouwey et Catherine Lalanne et firent salles combles … et comblées
J’eus, pour ma part, le bonheur de voir toutes les chaises du jardin du Colophon prises d’assauts souriants par un public enthousiaste et porteur, pour un embarquement allègre dans l’épopée de l’épistolaire (jeudi 4 et vendredi 5 juillet). Merci aux nombreux participants qui firent exploser la jauge de nombre et moi, de joie.
Un mot aussi sur le travail d’adaptation des textes mené de façon ardue, tonique, didactique et subtile par Virginie Berling, Françoise Hamel*, Lara Suyeux (également comédienne) Bruno Villien, Christian Siméon, notamment
Une mention enfin pour les entrainants et gracieux concerts de midi et dix-huit heures offerts aux Festivaliers par la Chambre 7 et orchestrés par Gilles Durieux (violon alto), fils de Bruno Durieux, maire de Grignan et Président fondateur du Festival
Un regret de taille : une funeste pluie empêcha en toute dernière minute, samedi à 21h59, précisément, la lecture tant attendue de la correspondance de Nelson Mandela, adaptée par Beverly Charpentier, qui l’a côtoyé, et mise en scène par Jérémie Lippman. Faisant contre cette mauvaise fortune, héroïque et bon choeur, les interprètes, Marco Prince et Ysée entraînèrent spectateurs et parapluies dans les enivrantes vibrations d’un joyeux Pata Pata
Et de fixer rendez-vous pour la prochaine et 29e édition du Festival,- début juillet 2025, placée sous la double quête thématique de sens et de sacré.
Et pour conclure du mot de Laetitia Heurteau : une » sacrée » édition qui offre voie (royale) à l’esprit du prochain festival
Nous y serons.
VOUS y serez
Apolline Elter
Le Pavillon de la Littérature reviendra, l’été durant, sur des pépites de correspondances glanées tout au long de cette 28e édition du Festival
*Adaptée par Françoise Hamel, la correspondance de Louise Michel est publiée aux éditions Triartis sous le titre » La Grande citoyenne »