Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan

Si le film éponyme, réalisé par le Canadien Ken Scott, actuellement en salles, reprend avec fraicheur, couleurs,  chaleur – mais oui –  et sans doute naïveté les grandes lignes de l’enfance de Roland Perez, je vous en conseille vivement la découverte livresque ou audiolivresque, plus subtile à mon sens.

En fait je vous conseille les trois formules tant la prestation de Leïla Bekhti qui incarne Esther, l’encombrante, loufoque et aimante mère de l’auteur est époustouflante. Et ce, sur une durée de 55 années (bravo l’équipe de maquillage).

Né avec un pied bot, sixième de fratrie, Roland ne pourra marcher qu’à l’âge de 7 ans, grâce à l’acharnement sans bornes de sa mère et d’une rebouteuse, Madame Vergepoche (exquisément incarnée par Anne Le Ny)

La prime enfance de Roland se passe au ras du plancher ou dans les bras de sa maman, au risque majeur d’une scolarité – et sociabilité – par trop retardée. Ce qui inquiète Madame Fleury, assistante sociale, surnommée « La Saleté » par Esther et gavée de cigares au miel, durant ses visites à domicile, et des discours logorrhéiques de son hôtesse.

L’amour d’Esther est en effet prêt à soulever des montagnes  – ce qu’elle fera – sans s’encombrer de bonne foi – elle est irrésistible – et s’exprime en une relation fusionnelle qui deviendra oppressante quand Roland grandira.

Pour l’heure – de ses sept ans – il est cloué au lit pour 18 mois – affublé d’un corset et d’une machinerie destinés à redresser son pied retors. Pour l’occuper – et même lui apprendre la lecture  – sa mère le gavera de toute la production artistique de Sylvie Vartan. L’écoute, en boucle, de ses chansons participera à coup sûr – grâce à Dieu et sa mère – au miracle de la guérison de Roland

Lequel devient  avocat, chroniqueur  radio et TV – il est le « Monsieur Droit »‘des ondes d’Europe 1, mari heureux de Litzie, décédée prématurement à l’âge de 46 ans et père de trois enfants, Harold, Lorie et Ludivine.

Un récit drôle, touchant, bouleversant et enchanteur, idoinement interprété par Laurent Natrella, irrésistible en son pastiche de la voix d’Esther.

Les prestations de Naim Naji  et Jonathan Cohen (Roland),  Jeanne Balibar (Madame Fleury) Joséphine Japy (Litzie) .. sont pareillement idoines

A lire, écouter, visionner sans hésitation

Apolline Elter

Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, Roland Perez, récit, Ed. Les Escales 2021, Ed Lizzie, mars 2025, texte intégral lu par Laurent Natrella, durée d’écoute: 4h 34 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *