Après avoir observé les petits faits du quotidien avec ses célèbres Première gorgée de bière et Sieste assassinée, Philippe Delerm s’en prend à ces « petites phrases », ces expressions toutes faites qui jalonnent nos conversations: « Y a pas de souci, Ca a été? , On était écroulées, … »
Décortiquées, les expressions révèlent « ce décalage apparemment maladroit qui fait souvent le succès du langage courant’. Et l’on se prend à se demander si l’on préfère Trouville à Deauville. Le choix n’est pas anodin qui préfigure une qualité d’âme, une sensibilité qu’il s’agit de faire valoir:
« On n’évoque pas deux villes en affimant je préfère Trouville à Deauville. On parle de soi. De ce petit raffinement d’autosatisfaction qui donne la préférence aux choses simples. L’opposition Trouville- Deauville, c’est l’opportunité pas si fréquente de se determiner par l’alternative » p 36
Quand nous vous disions que tout cela était finement observé…
Ma grand-mère avait les mêmes. Les dessous affriolants des petites phrases, Philippe Delerm, Editions Points, septembre 2008
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