De l’usage du thé à L’usage de monde de Nicolas Bouvier (Droz 1963), il n’y a qu’un pas, me direz-vous
Et vous aurez parfaitement raison.
Voyageuse devant l’Eternel Lucie Azema a habité au Liban, en Inde et en Iran et se partage désormais entre la France et la Turquie.
Elle fut aussi, à ses heures, vendeuse dans une boutique de thé.
Né dans le Sud de la Chine, voici quelques millénaires, le thé s’exporte au Japon, suscite rapidement la convoitise mondiale
En témoigne l’épopée presque burlesque du botaniste anglais Robert Fortune (1812 (13) – 80) qui ramène très discrètement en son pays des plants subtilisés en Chine et enfouis dans des caisses de Ward, sortes de petites serres portatives.
Intimement lié au voyage, à la route de la soie – et par moments du pavot, de l’opium – le thé est aussi – ô paradoxe – un symbole de sédentari-thé, de bien-être et d’hospitali-thé:
« Aussi, l’usage du thé traduit une conception de l’hospitalité propre à chaque peuple, une manière de recevoir et de prendre soin; ainsi qu’un certain rapport à la nature et à la spiritualité. »
Parcourant l’histoire du thé, ses déclinaisons et usages à travers les temps, les nations, Lucie Azema en rend le propos tout simplement passionnant
Un ouvrage qui trouvera, de surcroît, place de choix sous le sapin
Apolline Elter
L’usage du thé. Une histoire sensible du bout du monde, Lucie Azema, essai/beau livre, Ed. Flammarion, octobre 2022, 240 pp