Louise de Vilmorin – Jean Hugo – Correspondance croisée 1935-1954

Editée à l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort de Louise de Vilmorin (1902-1969) la riche correspondance entretenue avec Jean Hugo (1894-1984) peintre, décorateur (de théâtre), illustrateur,.. et arrière-petit-fils de Victor Hugo,  est une mine pour les aficionados de la célèbre femme de lettres. Et vous savez que j’en suis.

Séparée de son premier mari Henry Leigh-Hunt et d’André Malraux avec qui la liaison a tourné un peu court, Louise fait la connaissance de Jean Hugo et de sa métairie de Fourques (petite Camargue) en mai 1935. Les artistes seront amants, un temps  et amis,  pour la vie.

Leur relation se nourrit de confiance, de nombreuses confidences,  de frustrations – l’année 1948 signe pour Louise la fin  – enfin plus ou moins – d’un fol espoir  –  et de beaucoup d’émulation artistique

C’est ainsi qu’ils conçoivent  lAphabet des aveux, édité en 1954, illustré de la main de Jean Hugo

Un véritable chef-d’œuvre de poésie formelle. Je vous le recommande

Si l’on retrouve le côté spirituel, attachant, parfois …accaparant  de Louise de Vilmorin  et sa crainte constante d’être quittée, déjà présents dans ses autres correspondances amoureuses,  on lit également avec un plaisir renouvelé ses descriptions familiales, amicales, mondaines  et on  se dit que c’était une fameuse conteuse. Diantrement inspirée.

Le travail d’édition opéré par Olivier Muth, Conservateur en chef du patrimoine, Directeur d’archives départementales, contextualise à merveille les événements et les nombreux noms évoqués. Il s’assortit d’un précieux index final.

Attributaire du Prix Sévigné 2020 pour ce travail d’ampleur, Olivier Muth se le verra remettre mercredi 7  juillet, à Grignan ( Festival de la correspondance) 

Une rencontre est organisée à  11 heures sur le Mail animée par Catherine Pont-Humbert avec le partenariat du Prix Sévigné et de la Fondation d’Entreprise La Poste

Je vous engage à la suivre

Apolline Elter

Louise de Vilmorin – Jean Hugo – Correspondance croisée 1935-1954, Edition établie, annotée et commentée par Olivier Muth, Ed. Champion, 2019, 740 pp

 

                                              Billet de faveur

AE Spécialiste de la correspondance de Louise de Vilmorin vous avez publié un nombre majeur de ses lettres – avec Jean Cocteau, avec Duff et Diana Cooper, avec Jean Hugo, avec ses amis, … –  Avez-vous encore des projets éditoriaux ? Publierez-vous, notamment, la correspondance adressée à son cher frère André de Vilmorin ?

Olivier Muth : De Louise de Vilmorin, il reste encore à publier la correspondance avec « André frère » (de Vilmorin) et « André ministre » (Malraux). Celle avec Malraux n’est pas très importante d’un point de vue quantitatif et elle a déjà été exploité dans la biographie de Françoise Wagener en 2008. De plus, de l’aveu même de son biographe, François de Saint-Chéron, éditeur de « lettres choisies », Malraux n’était pas un grand épistolier. En revanche, la correspondance avec André de Vilmorin est fondamentale pour comprendre la genèse de l’œuvre ; Jean Bothorel y a eu accès et la cite abondamment dans sa biographie de 1993, mais elle mériterait certainement une édition partielle. Elle est conservée en mains privées dans une des branches de la famille.

Pour ma part, je m’intéresse désormais à d’autres personnages littéraires et « mondains », comme la princesse Bibesco et ou encore l’abbé Mugnier ; je travaille à l’édition de sa correspondance avec les familles Sand, Greffulhe, Arman de Caillavet, ou encore Anna de Noailles. Cela me semble riche d’enseignements, car outre la figure de l’abbé mondain, on y voit un découvreur de talents littéraires, mais également un homme d’Église, qui s’interroge…  

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