« La princesse est enfant. Elle est assise, sage. L’air froid pique ses yeux mais c’est sans importance, elle est pelotonnée contre le Roi son père, Agapito ler, Souverain de Loin-Confins et des contrées annexes, Patelin, Pétrassel, Macapète et Mouk- Mouk, Empereur honoraire d’Ergastule et Mitard.. »
Ains’Incipit le conte frais et poignant signé Marie-Sabine Roger. Il ra-conte à la manière d’une chanson de Juliette (Noureddine) l’admiration d’une fillette de 9 ans – Tanah, pour son père
Un père dont l’esprit est parfois très loin, confiné dans ce royaume de Loin-Confins qui n’existe que dans son imagination
C’est grave, docteur?
Son père lui invente une enfance sauvage, avec pour garde-fou ce simple préalable: ils vivent en exil, ils ne régneront point.
Mais …
La royauté trahie cache des drames sourds. Qui échappent à l’enfant et saisissent de plein fouet le lecteur et l’adulte qu’elle est devenue
Égrené de chapitres courts et d’un indicatif présent qui rend les descriptions factuelles, sobres, quasiment objectives, le roman pose avec poésie la question de la folie et de la responsabilité imposée à la famille.
La complicité qui a uni Tahah à son père, durant toute la période d’accalmie de sa maladie a créé un beau royaume, lui a permis d’exister
« Désormais Tanah vient voir son père chaque fois qu’elle le peut, même si elle ne le peut pas »
Ce sera le mot de la fin, du paradis perdu de Loin-Confins
A Elter
Loin-Confins, Marie-Sabine Roger, roman, Ed La brune du Rouergue, août 2020, 202 pp