A l’instar de Soif (Amélie Nothomb) Orléans ( Yann Moix) , Murène ( Valentine Goby), … Alexis Michalik, auteur, metteur et scène et réalisateur surdoué d’Edmond souscrit à la tradition des titres laconiques, qui semblent la tendance de la rentrée.
Que cette option ne trompe, le roman compte quelque 650 pages et nous embarque en un long voyage à travers le vaste monde, en compagnie d’Antoine, Anna et de Laurent, le narrateur, lequel d’emblée trace la teneur du livre :
» (…) je mettrai un point d’honneur à le rendre aussi chaotique que l’a été ma vie »
L’honneur est sauf,
Le récit est loufoque, drôle, rocambolesque, piedniklesque … qui extrait Antione de sa vie sage, rangée, de futur cadre chez Lebel & Blondieu, fiancé à Jennifer… et sa jeune soeur, Anna, son « exacte opposée » d’un quotidien rebelle et bordélique, pour se lancer à la recherche de Charles, leur père disparu depuis vingt ans.
Le récit se fait quête – chaotique, c’est véridique – sous la plume vivante, alerte et libre de Laurent, qui prend régulièrement le lecteur à parti, passant de la troisième à la première personne, selon les besoins du propos.
Pétillant condensé de descriptions documentaires, de réflexions philosophiques – intéressantes- , de réparties musclées – merci Anna – et de trouvailles inventives, le roman culitive avec brio un savant mélange de styles.
Il eût gagné à être davantage structuré et condensé- de quelque deux cents pages – à l’image d’un humour et de certaines économies verbales proprement irresistibles
Il en demeure que ce premier roman frappe un coup de théâtre et d’éclat dans le paysage de la rentrée littéraire
Apolline Elter
Loin, Alexis Michalik, roman, Ed. Albin Michel, septembre 2019, 648 pp