« Depuis des mois, depuis des années, Monet met toute son énergie, non pas à terminer les Nymphéas, mais à poursuivre leur inachèvement, à le polir, à le parfaire. »
C’est l’oeuvre majeure du peintre, son défi- monumental- de fin de vie. De fin de vue, aussi, car Claude Monet (1840-1926) souffre de graves problèmes ophtalmiques.
D’une plume éblouissante, magique, Jean-Philippe Toussaint, saisit l’artiste à ces instants précis et répétés, de 1916 à sa mort, où il entre dans son atelier de Giverny pour peindre les innombrables panneaux auxquels il n’a pas encore donné le nom générique que nous connaissons.
C’est une oeuvre de paix, qui salue la fin de la guerre
C’est une oeuvre de vie, qui constitue un rempart essentiel contre la mort.
Une oeuvre immersive aussi :
« Monet est devenu peinture. Il est devenu paysage d’eau, fluidité, onde, souffle. Les heures passent, immobiles, dans l’atelier, elles passent dans le temps à jamais suspendu des Nymphéas. Monet peut fermer les yeux et lâcher prise —peindre les Nymphéas aura été pour lui la plus apaisante des extrêmes-onctions. »
Le texte se lie aisément à la composition vidéo (D’) Après Monet, d’Ange Lucia, actuellement projeté au musée de l’Orangerie (Paris) jusqu’au 5 septembre prochain
L’instant précis où Monet entre dans l’atelier, Jean-Philippe Toussaint, essai, Les Editions de Minuit, mars 2022, 32 pp