La rentrée littéraire ne regorge pas d’ouvrages hilarants. L’heure est à la gravité et à l’introspection de l’âme, finement menée.
Le roman de Marc Dugain ne déroge à l’atmosphère qui nous présente, revêtu d’une belle écriture, le cynisme sordide d’exactions commises sous le IIIe Reich et l’impulsion d’Hitlter. Entendez l’extermination de malades mentaux, morts par faveur, atroce prélude au génocide de la guerre.
« En marchant, il constata qu’une étreinte imperceptible avait cédé à l’ennui et à la crainte diffuse de ces nuits sans étoiles qui se succédaient. »
Commis dans une bourgade du Sud de l’Allemagne, alors que la guerre vient de s’achever et de consacrer la défaite allemande (automne 1945), le capitaine, français, Louyre découvre, tandis qu’il prend sous sa protection une jeune fille abandonnée, Maria, le désert suspect d’un hôpital psychiatrique.
» Il n’avait pas l’intention de se remettre de cette guerre, ni de l’enfouir dignement comme l’avaient fait ses parents, éponges silencieuses d’un siècle sans espoir« .
La confession du docteur Halfinger, directeur de l’hôpital, éclairera, a posteriori, la sombre machination orchestrée par le Reich.
Une lecture sidérante malgré un long temps mis à entrer au coeur du sujet..
Apolline Elter
L’insomnie des étoiles, Marc Dugain, roman, Gallimard, mai 2010, 226 pp, 17,5 €
L’ouvrage figure dans la première sélection du Goncourt (6.9.2010) .
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