Les faits pas si divers qui servent de pré-texte au roman sont tout bonnement prodigieux
Je vous les résume
En 1910, Gustav Klimt (1862-1918), célèbre artiste autrichien peint le portrait d’une « Backfish (Jouvencelle) » aux mœurs d’allure légères
Acheté par un inconnu, le tableau est repeint par Klimt en 1917 sous la forme assagie qu’on lui connaît actuellement – voir jaquette du roman – et le titre de « Portrait d’une dame »
Ce n’était pas dans les habitudes du Maître de modifier ses oeuvres de la sorte…
Le portrait est acquis par la Galleria Ricci Oddi, à Plaisance (Italie) en 1925
Quelque 70 ans plus tard, en 1996, Claudia Maga, étudiante en histoire de l’art a l’intuition du remaniement pictural et le prouve d’un passage sous les rayons X
Le genre d’événement artistique qu’on ne peut que célébrer si ce n’est que le tableau disparaît des radars le 22 février 1997 – il est volé, au tragique dam de la Galleria – et n’y sera retrouvé qu’en 2019, tapi derrière un buisson de lierre et emballé d’un sac poubelle. Gloire au jardinier qui l’y a retrouvé – la toile est de surcroît en parfait état
De ces éléments avérés, Camille de Peretti va tisser la … toile romanesque d’une saga portée sur trois générations , aux ascendances biologiques épiques, emmenant le lecteur de Vienne à New York et Houston (Texas) et épousant les destinées de Martha Linde, de son fils Isidore, de Pearl, sa fille biologique et de protagonistes hauts en couleurs
Un hommage bien ficelé à … l’inconnue du portrait
Apolline Elter
L’inconnue du portrait, Camille de Peretti, roman, Ed. Calmann Lévy, janvier 2024, 364 pp