Parution-événement ce jeudi 4 septembre :
Depuis le mois de juillet de sa deuxième année d’université jusqu’au mois de janvier de l’année suivante, Tsukuru Tazaki vécut en pensant presque exclusivement à la mort. »
L’incipit est incisif, le ton est donné: exclu inopinément d’un quintet d’amis très liés – cinq condisciples d’un lycée proche de Nagoya – Tsukuru, le seul dont le patronyme ne mentionne pas de couleur, vit la médiocrité d’un être irréprochable. Et surtout, l’incompréhension face à son éviction l’enferme au fil des ans dans une solitude que conforte sa difficulté à nouer de vraies relations.
Il a désormais 36 ans.Architecte, il peut assouvir sa passion pour les gares en surveillant leur bon état d’entretien. S’ébauche une relation avec Sara Kimoto, une trentenaire sincèrement éprise, qui l’oblige – enfin- à revenir sur son passé, à comprendre les raisons de son exclusion afin de surmonter le blocage et les dommages existentiels que celle-ci a générés.
» J’avais peut-être peur d’aimer une femme sérieusement, qu’elle me devienne indispensable. Peur qu’un beau jour, soudain, sans aucun préavis, elle disparaisse, je ne sais où, et que je me retrouve seul en fin de compte. »
Il part à la recherche de ses anciens amis, soutenu en sa quête par l’interprétation par Lazar Berman des Années de pèlerinage de Frantz Liszt.
Changeant d’atmosphère et de ton après ses célèbres 1Q84, Haruki Murakami offre à notre lecture un roman initiatique, d’introspection, sobre et terriblement attachant.
Une lecture recommandée
Apolline Elter
L’incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage, Haruki Murakami, roman traduit du japonais par Hélène Morita, Ed. Belfond, sept. 2014 ,384 pp
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