Sous quel prétexte, Marcel, un adolescent de quinze ans en cet automne 1948, a-t-il été admis au Sanatorium S , en Haute-Savoie, établissement luxueux réservé aux adultes et dirigé par le docteur Pellarin?
Marcel est certes atteint de la peste blanche – entendez la tuberculose – mais « Maman » n’est guère fortunée, ni apte à payer le coût d’un tel établissement; quant à son père, il ne le connaît pas . De là à le chercher au sein de l’établissement, il n’y a qu’un pas que le jeune garçon franchit aisément.
« Un père, on vit sans. On ne vit pas sans poumons. »
Instinctivement exclu de ce monde adulte et de codes sociaux qu’il ne maîtrise pas; Marcel se lie lentement d’affection; d’amitié, voire d’amour avec, respectivement , Gabrielle, l’infirmière, Scala, un mystérieux pensionnaire et Valentine, une artiste peintre venue décorer la crypte du bâtiment tandis que sa soeur y est en cure.
De belles personnes qui allègent la maladie, son rendu narratif, d’une respiration bienvenue et même de fantaisie.
Opérant un va-et-vient entre trois époques-clefs , l’automne – hiver 1948 -1949, le printemps-été 1970 et juin 2018, la narration est douce, tendre, émouvante, effervescente, , qui se nourrit, vitale, de lettres adressées à son ami Andrea
Apolline Elter
L’île du là-haut, Adrien Borne, roman, Ed JC Lattès, aoûr 2024, 288 pp