«L’heure des prédateurs n’est, au fond, qu’un retour à la normale »
Tandis que le Monde assiste, médusé, au basculement de son socle, induit par le second mandat du locataire de la Maison blanche, Giuliano Da Empoli, puise dans l’Histoire et plus particulièrement dans l’époque des Borgia, (Renaissance italienne) les principes offensifs, cyniques, machiavéliques, de la conquête actuelle, sciemment chaotique, du pouvoir.
Lesquels feraient figure de norme.
Mué en « scribe aztèque » assistant au débarquement de Cortès, l’essayiste alterne le récit d’événements historiques, planétaires, édifiants et de rencontres, d’expériences personnelles, vécues parmi les Grands du Monde.
Et c’est proprement … terrifiant
Mieux vaut en être conscient.
A l’heure de la prise d’autorité suprême par les « seigneurs de la tech », les conquistadors du numérique et l »analphabète fonctionnel « qui siège dans le bureau ovale, il faut réaliser que`:
« Dans ce nouveau monde, tous les processus en cours seront poussés jusqu’à leurs conséquences extrêmes, aucun d’entre eux ne sera contenu ou gouverné de quelque manière que ce soit »
Exunt les Etats régis par des avocats
Mais aussi
Ainsi, le destin de nos démocraties se joue de plus en plus dans une sorte de Somalie digitale, un État en faillite à la mesure de la planète, soumis à la loi des seigneurs de la guerre numérique et de leurs milices.
Gageons qu’une telle lecture – hautement recommandée – favorisera la vigilance accrue et l’efficacité des hommes de bonne volonté. Je veux croire qu’il en est
Apolline Elter
L’heure des prédateurs, Giuliano da Empoli, essai, Ed. Gallimard, mars 2025, 160 pp