« Ceci est un livre idiot. Idiot comme les rires de l’enfanee, les blagues de la récré, les murmures du dernier rang; idiot comme la joie de vivre et les jeunes années.
Du cancre au premier de la classe, en effet, l’évêque Cauchon qui fit brûler Jeanne d’Arc, le gendarme
Merda qui tira sur Robespierre, ont fait rire des générations d’écoliers. »
D’emblée, le ton est donné: tous les patronymes ne sont pas bons à porter … On nomme « caconymes » ceux qui par leur consonance tournent en ridicule les malheureuses victimes qui en sont affublées. Nul doute qu’ à l’inverse des callonymes – si vous avez fait du grec, c’est le moment de l’utiliser – les caconymes, sobriquets, inaptonymes peuvent influencer le cours de votre destin, votre mise au rebut des manuels d’histoire
« Comment ont pu sortir de la mémoire collective des personnages aussi intéressants que la baronne de La Queue, fille naturelle de Louis XIV, la comtesse de Verrue, connue pour son élégance, ou le tonitruant sénateur Pèdebidou? Et pourquoi ne lit-on plus le poète Troccon?
Ces caconymes, ou noms difficiles à porter, ont beau avoir de solides vertus mnémotechniques, ils constituent un handicap sérieux pour figurer au panthéon des gloires nationales. »
Qu’on se le dise .. et qu’on lise surtout ce savoureux recueil de miscellanées patronymiques
Apolline Elter
L’évêque Cauchon et autres noms ridicules à porter, Bruno Fuligni, essai, Ed. Les Arênes, septembre 2017, 142 pp
Commentaires récents