« Je n’avais pas mis de point final à ma dernière phrase.
De trois boîtes découvertes dans le grenier de ses parents décédés, Boris Flem et Jacqueline, « Jacky » Esser, l’écrivain, psychanalyste, extraie la correspondance amoureuse – pas moins de sept cent cinquante lettres – qu’ils échangèrent, trois ans durant, principalement de 1946 à 1949, au lendemain de la guerre, tandis qu’ils se promettaient l’un à l’autre et sa maman se battait contre une pleurésie purulente chronique contractée à Auschwitz.
A travers ces échanges sur lesquels l’auteur se penche durant presque deux ans, avant de nous en livrer des extraits, de les commenter, elle revoit la relation qui l’a unie à ses parents et perçoit l’impact qu’aura eu leur couple sur son propre destin : « Cet amour contrarié par la maladie, mythe fondateur du couple de mes parents, m’avait donné la conviction que l’amour se gagne de haute lutte, qu’il ne va jamais de soi, qu’il est hérissé de difficultés et de contretemps, qu’il faut s’armer de patience et d’intelligence pour les vaincre, mais que ces obstacles lui donnaient aussi toute sa valeur »Et un peu plus loin : « Pourtant, être née de l’amour donne de la force, prédispose sûrement à répéter, dans sa propre existence, cet élan de vie et de confiance. » (p 97)
Pour notre plus grande édification.
Une lecture précieuse, essentielle.
Apolline Elter
Commentaires récents