Pianiste amateur, Catherine David se voit soudain, lâchée, trahie par sa main gauche.
» Je n’avais jamais eu à me plaindre de toi jusqu’à cette étrange alerte »
S’adressant à ce membre, par à coups défaillant, la romancière, essayiste, critique littéraire entame une longue et belle réflexion sur les effets de la musique – sensuels, thérapeutiques, et autres,- son éternité, la pérennité de chefs d’oeuvre du répertoire classique, les bienfaits de leur pratique. Partant, elle invite mélomanes et simples lecteurs à une approche sensible et éclairée de cette « médecine de l’âme » qui jaillit des touches du clavier.
« Il y a ce moment de bascule où la musique fuse, s’embrase et roule ses galets, quand le toucher, la vue et l’ouïe se retrouvent solidaires, entrelacés, indiscernables. Une musique étonnante sourd alors de nos doigts comme une liqueur impalpable, une musique qui nous veut du bien, une thérapeutique antimorosité qui remplace les petites pilules du soir. À consommer sans modération, car il n’y a aucun risque d’effets secondaires dans cette médecine de l’âme. Seul un certain niveau d’addiction à la drogue appelée musique est à redouter. »
Lettre ouverte à ma main gauche et autres essais sur la musique, Catherine David, essai, Ed. Acte Sud, février 2017, 316 pp
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