« Ma chère maman, … »
Fallait-il qu’elle fût morte depuis plus de trois ans pour que Georges Simenon, se décide à l’appeler « maman »..
« Nous ne nous sommes jamais aimés de ton vivant, tu le sais bien. Tous les deux, nous avons fait semblant. »
Au chevet de sa mère qui vit les derniers jours de 91 années d’existence, l’écrivain fait le bilan d’une vie, celle de sa mère, dont il essaie de (re) constituer le portrait. Il lui adresse une très longue missive :
« Je me demande si toi dans ton lit, moi sur une chaise inconfortable, nous ne jouons pas, ces jours-ci, à un étrange petit jeu »
Les souvenirs défilent sur l’écran d’un passé familial dont Simenon essaie de reconstituer le scenario: cadette d’une famille ruinée, Henriette Brüll gardera sa vie durant le souvenir blessé de son rang, l’orgueil de celle qui ne veut dépendre de personne, pas même de son fils…
A l’amertume et aux réflexions aigres-douces que suscite le défilé d’une vie, succède l’apaisement de la mort et celui d’un pardon enfin consenti.
Apolline Elter
Lettre à ma mère (et autres textes) Georges Simenon, Le livre de poche , sept .2009 126 pp, 5 €
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