Je m’appelle Juliane, j’ai trente-neuf ans, et je suis l’heureuse maman de Charlie, sept ans, et de Jean, soixante-sept ans. »
Et la non moins heureuse épouse de Gaëtan, un roc sur lequel il fera bon s’appuyer, reprendre pied.
« On devrait tous avoir un Gaëtan dans sa vie. »
Parce que voilà : alors qu’elle vit le train-train quotidien et rôdé de fille – de parents divorcés – soeur, épouse et mère aimables et responsables – quatre en une – balisant ses soucis existentiels à la seule dysphasie de son fils Charlie et une tendance récurrente à l’hyperphagie (ingestion alimentaire excessive) Juliane voit d’un coup basculer le rapport à son père.
Victime d’un incendie, ce dernier se retrouve sans toit, illico hébergé par sa généreuse fille aînée – ni loi ….., sa vie est un vaste foutoir
Et ce dernier, Jean Piccoli nommé, farfelu avéré, de transformer rapidement sa chambre, à l’image de son paysage mental
« Depuis trois semaines qu’il vit ici, mon père a transformé sa chambre en succursale du téléachat. Tout y passe, il suffit d’une offre spéciale. Qu’importe l’utilité, pourvu qu’on ait la promo. »
Le fait serait relativement anecdotique si ne s’y greffaient les symptômes larvés de la sénilité, d’une maladie neurologique dégénérative
» Sa raison s’effrite, sa personnalité s’effiloche. Petit à petit, mon papa tire sa révérence »
Structuré en six parties Déni, colère, marchandage, dépression, acceptation et .. Les possibles – le Feel Good Book expose avec réalisme, humour et tendresse le parcours de combattant que constitue, pour l’entourage, la perte d’autonomie mentale d’un parent.
Il se double d’un message d’amour filial d’autant plus prégnant que pudique et gratifié de joyeuses réparties
A Elter
Les possibles, Virginie Grimaldi, roman, Ed. Fayard, mai 2021, 378 pp