Noël, jeune coursier – né un 25 décembre – s’est lié d’une amitié respectueuse avec Monsieur Proust, le célèbre auteur de La Recherche, tandis que ce dernier séjourne à Versailles, en l’hôtel des Réservoirs.
L’année d’après, en 1907, l’écrivain convoque son jeune ami à Paris, pour lui confier de nouveaux devoirs d’enquêtes.
L’occasion pour le narrateur d’observer d’un oeil neuf, étonné, …admiratif les us, manies et coutumes du précieux (presque) quadragénaire et pour le lecteur d’en revisiter la biographie:
» Les retards sans nombre de Monsieur Proust correspondaient à sa position sociale et à sa nature, le bébé jouait avec les nerfs de ceux qui l’entouraient, l’adulte s’assurait de son pouvoir sur les gens mais tentait aussi de prolonger beaucoup plus que nos attentes et les siennes, la Durée elle-même. »
L’occasion, enfin, de porter sur les fameuses insomnies proustiennes et sa notion de temps, un regard assez convaincant:
» Chez celui qui s’endormit de plus en plus tard pour pouvoir écrire la phrase initiale la plus célèbre de la littérature « Longtemps, je me suis couché de bonne heure », la passion du plus tard fut également un art d’écrire (…) Consacrant à l’écriture les heures qui semblent les plus brèves, celles du sommeil, quand on dort, mais qui semblent plus longues si l’on veille, celles de la nuit, Marcel Proust n’eut pas que l’impression de les avoir allongées, il en fit effectivement des instants comme sans fin, dont il communiqua l’étrange extension à ses lecteurs. «
CQFD
Les nouvelles enquêtes de Monsieur Proust, Pierre-Yves Leprince, roman, Ed Gallimard, mai 2015, 415 pp
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