Jean-Baptiste, soixante ans , décide d’arrêter sa vie de nègre, d’écrivain public, d’auteur de romans de gare. Il a écrit vingt-six de ces derniers, baptisé chacun, à l’intiale, d’une lettre de l’alphabet.
Il se retire à Saint-Idesbald, livrant au lecteur, en même temps que son passé et quelques bribes de vie une série de reflexions sur l’écriture , véritable discours de la méthode, revisité.
Mais surtout ce roman de Jean Jauniaux, dont je découvre l’écriture raffinée, est centré sur une maladie : le cancer de Maud et les mots par lesquels son héros l’aidera, non sans risque, à exprimer sa souffrance, à mourir, apaisée.
» Jean-Baptiste ne savait pas encore qu’il allait affronter dans son métier d’écrivain public la pire des fautes professionnelles: l’émotion. » p 77
« Mais ce jour-là, celui où Maud s’éteignit en étreignant le manuscrit du livre qu’il avait écrit pour elle, ce jour-là il était devenu son propre nègre. » ( p 101)
Tournant capital dans la vie de Jean-Baptiste qui délivrant Maud de la vie le délivrera lui-même du décès de Claire, lui rendra vie et… écriture.
« Et c’était le cadeau que faisait Maud en mourant.
Elle rendait vie à Jean-Baptiste.
Qui lui devait ce livre.
Ces mots.
Les mots de Claire…
Les Mots de Maud. »(p115)
Apolline Elter
Les mots de Maud, Jean Jauniaux, Editions Luce Wilquin, mars 2008, 145 pp, 12 €
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