Me revient , en ce premier jour d’avril , le souvenir des tours pendables que nous jouions, mon frère et moi, à notre cher grand-père, à l’occasion du traditionnel poisson….
« Albert » était bon public, tombait souvent dans le panneau, vexé de s’être à nouveau laissé prendre
D’aucuns canulars eurent des effets mal contrôlés par notre espiègle duo, qui attisèrent grandes colères et amendes contraintes, penaudes auprès de toutes les personnes lésées…
Sagesse venant – il était temps – nous décidâmes, un jour, d’arrêter les frais
Et Albert de nous téléphoner, ce 1er avril-là, en fin de soirée . Il était passablement énervé : » Mais bon sang, quel tour m’avez-vous joué? J’ai attendu toute la journée et je n’ai rien vu venir »
Nous ne l’avons pas détrompé, nous étonnant, perfides, qu’il n’eût rien remarqué…
Et de nous ébahir, le lendemain matin, qu’il eût passé une très mauvaise nuit…
Soyez pleinement rassurés, chers visiteurs, je n’ajouterai pas aux affres du confinement, le mauvais goût d’un poisson d’avril
Je préfère vous rallier au principe des infusions, citations, extraits littéraires contextualisés, qui seront publiés, chaque matin du mois d’avril, sur votre site préféré
Ces infusions sont également calibrées en format paysage et envoyées quotidiennement à une vaste « mailing list » pour être imprimées et affichées sur les panneaux d’information de résidences seniors, de votre cuisine, etc… N’hésitez pas à me contacter via l’onglet et je vous joindrai à cet envoi quotidien (adresses en copie cachée)
L’extrait que je vous propose, ce jour, provient du voyage d’hiver, d’ Amélie Nothomb (Ed. Albin Michel, 2009, 134 pp) – Il est l’exergue et le moteur de ces cahiers d’infusion entrepris en 2009, où je puiserai l’inspiration des jours à venir. Merci Amélie Nothomb:
« Tout lecteur devrait recopier les textes qu’il aime :
rien de tel pour comprendre en quoi ils sont admirables »
un exercice encore bien meilleur, plutôt que ‘bêtement’ recopier, c’est en faire la traduction 🙂
un témoignage parmi d’autres: « Rien n’est meilleur, pour connaître un écrivain et se pénétrer de sa pensée, que de le traduire. Le simple effleurement de la page par l’œil, comme c’est le cas lorsqu’on lit un texte dans sa langue, est remplacé par l’application nécessaire au déchiffrage de phrases obscures, à la quête de certains mots dans le dictionnaire, et l’hésitation devant plusieurs termes entre lesquels il faut choisir, impose une lenteur favorable à la réflexion, à l’approfondissement de la signification de la phrase. En compensation de ces peines, il y a le plaisir d’avoir vaincu l’obstacle et de voir les mots s’ordonner suivant une logique, la pensée de l’auteur jaillir soudain, comme un rayon de soleil perçant les nuées. De là, d’ailleurs, à se sentir un peu l’auteur de ce qu’on vient de traduire, il n’y a qu’un pas que le disciple franchit parfois dans l’ivresse de sa trouvaille […] »
Ghislain de Diesbach, Proust, éd. Perrin, p.271-272
Oh merci chère Adrienne ! Je suis ravie de vous retrouver; Comment vous portez-vous ? Très intéressant ce témoignage de Ghislain de Diesbach – Je le conserve précieusement en mon carnet.. d’infusions Bien cordialement Apolline