Biographe de la célèbre comtesse, Marie-José Strich la présente en grand-mère de rêve, âme du château des Nouettes et de ces grandes vacances qui réunissent ses chers petits-enfants.  Elle n’en compta pas moins de dix-neuf (dont deux disparus hélas prématurément, Marguerite de Pitray et Sabine Fresneau) et connut  un arrière petit-enfant (Paul) chez Camille de Malaret

 Quel bonheur que d’arracher ses têtes blondes chéries à l’austérité des internats qui faisait pleurer son coeur d’aïeule et les garder à elle, toutes ces semaines durant, favorisant, de ce fait les relations de cousinages et les tendres souvenirs familiaux.

 C’est sa fille, Nathalie de Malaret (épouse du Baron Paul de M, diplomate)  qui la rend grand-mère pour la première fois, en 1848, la comtesse a alors 49 ans. Sa première petite-fille se nomme Camille – ce sera une des « petites filles modèles« ; la comtesse lui sera très attachée.

Si elle aime tous ses petits-enfants, la comtesse affiche une préférence, depuis (avant) sa naissance pour Jacques de Pitray, l’aîné de sa fille cadette, Olga . Les relations maintiendront à jamais leur affectueux privilège, générant une correspondante charmante: 

 » A la naissance de mon premier fils, ma mère s’en empara à la lettre. (…) Elle venait chaque matin lui donner elle-même son bain, faire elle-même sa toilette et le cher petit devina bien vite l’immensité de l’affection qu’il inspirait. Dès qu’il put comprendre, il voulut, de préférence, être tenu par ma mère. Quelque affamé qu’il fût, il oubliait toute nourriture pour regarder « grand-mère » et pour lui sourire; enfin, son premier mot qui ravit ma chère maman, en la touchant jusqu’au plus profond de son coeur, fut pour l’appeler…mais, chose curieuse et charmante, en lui donnant un nom bizarre que jamais aucun de nous n’avait eu l’idée de prononcer en parlant d’elle. Il l’appela ou plutôt la surnomma « Néna » et cette idée enfantine parut si aimable, si gentille à ma mère que cela riva à jamais les deux coeurs l’un à l’autre. « Nénay » et « Jacquot » avaient des conversations à eux, même avant que ce dernier pût parler »

 Organisé autour des Nouettes, des goûts de la comtesse de Ségur, l’amour de la nature, sa considération des animaux et le statut spécial de l’âne, ses « précieuses dînettes » et joyeux pique-niques, les jeux  et cabanes d’enfants, récits-feuilletons quotidiens, ….ce bel ouvrage est joliment illustré et propose une série d’activités, de recettes et de bricolages enfantins directement inspirés des vacances aux Nouettes

Une grand-mère de rêve….

Un magnifique recueil d’ambiance et de pistes d’occupation pour nos têtes blondes…. en ces vacances que je vous souhaite belles et estivales.

Apolline Elter 

Les grands-mères modèles, Loisirs et créations à la manière de la comtesse de Ségur, Marie-José Strich ( Claire Curt,  photos et Florence Le Maux, créations), beau livre, éditions du Chêne, 2002, 184 pp