Avec Les frères Y, paru en septembre 2005,
Comment ai-je pu mettre tant de tempsà découvrir ce petit bijou d’écriture ?
Je vous en conseille vivement la lecture.
Le récit se base sur l’histoire, vraie, de frères siamois, nés en Italie, fin du 19e siècle.
Distincts par la seule partie supérieure de leur thorax, Giuliano et Gian-Giuseppe Cotti arborent une configuration en Y :
« Lisa avait beau tenter de s’aveugler d’amour maternel, il lui fallait bien admettre qu’elle avait mis au monde un curieux assemblage d’os et de chairs » (p 15).
Et de stigmatiser, dans un style maîtrisé, empreint d’humour et de finesse, le regard que porteront tour à tour la famille, l’entourage, les autorités scientifiques et religieuses sur la monstruosité physique de ce dérodyme.
Aimés autant qu’exploités par leurs propres parents, les frères Y seront promenés de foires en exhibitions pendant les vingt premières années de leur existence. Sans y céder, l’auteur nous livre une fresque psychologique éblouissante de ceux qui s’adonnent au voyeurisme.
Marie-Eve Sténuit pratique une écriture sobre, truffée d’un humour subtil qui donne à son propos une touche proprement irrésistible.
Un livre plaisant qui nous invite, l’air de ne pas y toucher, à nous pencher sur le regard réducteur que nous portons aux incongruités physiques.
Apolline Elter
Les frères Y,
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