‘ J’ai passé ma vie à éviter les sensations fortes »
Ains’Incipit le nouveau roman de Jean Mattern- l’auteur de Suite en do mineur (Ed. S Wespieser, 2021- billet de faveur sur le site ) et de fait, la vie de Clément Bontemps s’écoule terne et paisible, tel un long fleuve tranquille, aux côtés de Madeleine, son épouse et de Matias, leur fils unique.
La vie familiale est réglée de silence et de routine, à l’instar des horaires d’ouverture de la pharmacie sétoise dont Clément est titulaire, en cette fin des années quatre-vingt(s)
Pas de quoi faire un roman, pensez-vous et encore moins une confession.
Que du contraire: l’équilibre de Clément est fragile, qui va se fissurer, lentement, sûrement, au lendemain d’une simple réflexion, ébauche de conversation avec le professeur de philosophie de Matias.
Et le narrateur de remonter le cours de ses origines hongroises, de sa propre histoire familiale, enfouie, elle aussi, sous les eaux d’un silence par trop lisse
« . Maintenant, . pendant ces heures où le sommeil ne vient plus, je me demande si je n’ai pas été anesthésié par la pièce de théâtre que mes parents répétaient jour après jour. Celle d’une famille ordinaire. »
A. Elter
Les eaux du Danube, Jean Mattern, roman, Ed Saibine Wespieser, février 2024, 112 pp