« De la disparition du passé, on se console facilement; c’est de la disparition de l’avenir qu’on ne se remet pas. »
Dépêché en son pays natal, au chevet de Mourad, un ami de jeunesse qui se meurt, Adam arrive un rien trop tard. Il en est soulagé : que dire à l’ami avec lequel on est brouillé parce qu’on réprouve son mode de vie?
Ame d’un cercle estudiantin qui voulait refaire le monde, Mourad était resté au pays, durant les « événements » (la guerre) et s’était compromis avec les autorités. Une partie du groupe s’était exilée, en France, aux Etats-Unis et au Brésil , notamment, pour des raisons de confession religieuse.
Ce retour inopiné au pays – lequel évoque le Liban dont l’écrivain est natif – est l’occasion, pour le narrateur, de faire le bilan de l’amitié et du destin de chacun. Adam consigne ses impressions en un journal de seize jours tandis qu’il s’active à grands renfort de – longs – courriels, à réunir le groupe originel, Albert, Naïm, Ramès, Ramzi, Tania, Sémiramis, …en mémoire de Mourad.
Roman majeur de la rentrée de septembre , Les Désorientés pose les questions existentielles de l’amitié, de la tolérance qui lui est corollaire, de l’argent, l’amour, la fidélité, la fuite, l’exil, l’évolution du monde .. et de l’orientation à donner à la vie. Par les voix d’Adam et d’un narrateur externe, l’exercice d’introspection et d’analyse des événements résonne de justesse et d’honnêteté, suscitant l’empathie du lecteur au rythme d’un phrasé fluide et sobre.
A lire absolument
AE
Les désorientés, Amin Maalouf, roman, Grasset, août 2012, 520 pp, 22 €
Je n’ai pas encore eu le temps de venir vous lire cette semaine. « Le géranium de Monsieur Jean » a l’air intéressant. Prochain roman que je vais lire pour mon blog sur les écrivains : « Le lait de la terre » d’Alain Bertrand. Avez-vous déjà lu quelque chose de cet auteur belge? Bon week-end Apolline.
P.S. Sur le Journal d’un Petit Belge, j’ai mis des liens aujourd’hui vers des articles très documentés sur les châteaux de Ciergnon, Fenffe et Villers-sur-Lesse dans votre province de Namur.
Je crois en effet que « Le géranium de Monsieur Jean ‘ vous plaira. Je n’ai pour ma part pas encore lu « Le lait de la terre’ mais l’ai eu en main et , en effet, il a l’air intéressant. Que n’y a -t-il que 24 heures dans une journée!!! Cela me révolte… Bien amicalement, Apolline