Je ne résiste à la tentation des derniers jours du mois… et de l’année pour rendre compte de ceux qui saisissent le narrateur de cette « fable hallucinée » .
« Il est connu que les derniers jours du Moi sont les plus difficiles.Je confirme. Pour tuer les derniers monstres intérieurs, il faut savoir terrasser les dragons, comme saint Georges ou Michel, mais c’est un métier qui se perd, à cause de la bravoure, un mot désuet qu’on n’emploie plus, à cause de la bravitude. »
Conscient de l’emprise toxique de l’orgueil, de l’amour-propre et autres vacuités sur son être intérieur, sa vie, son essence, le narrateur entreprend un chemin fou , frappé d’ascèse, de dépouillement et de joyeuses incongruités qui lui permettra de faire entrer en lui cette féminité qui lui a été refusée par le diktat de la virilité .
Las, la société le taxe de fou , l’interne.
Il se voit proposer, par le psychiatre, de consigner son cheminement sur des carnets.
Il y en aura douze, numérotés… livrés à la découverte stupéfaite du » Toubib »‘ d’abord, du lecteur ensuite, comme semble l’induire le » Le Désespéré » de Gustave Courbet en page de couverture…
Poète de la langue et des « maux » Luc Templier manie métaphores et mots avec une fougue gourmande
Un spectacle est tiré du texte, intitulé Les derniers jours du Mâle, qui sera mis en scène au mois de février à la Maison de la Culture de Marche-en-Famenne
Les derniers jours du Moi, Luc Templier,; roman, Ed. Weyrich, octobre 2018, 212 pp