« Par ailleurs, ce livre est une création de l’esprit où il m’est apparu que les fausses rencontres importent autant que les vraies »
Il est de ces « excipit » – en l’occurence, une petite phrase, placée sous les remerciements – qui changent la donne d’une lecture…
Non pas sa qualité.
Et Samuel Blumenfeld de nous convier au chevet du monstre sacré du cinéma que fut l’acteur américain Marlon Brando (1924-2004) , vieillard moribond , un rien dément, de corpulence monstrueuse. et cloîtré dans sa fortesse de Los Angeles
Et plus précisément au « 12900 Mulholland Drive, sur les collines de Hollywood. »…
« Mon âge, néanmoins, ne me permettrait jamais de comprendre ce qui se jouait dans le désastre intime de Brando quand, affichant quatre-vingts ans, à bout de forces en cette année 2004, me reviendrait l’étrange privilège d’être le témoin de ses derniers jours. »
Des derniers jours pétris de fanfaronnades, qui prennent le lecteur à témoin tant d’un trépas annoncé que d »une gloire (bien) passée, celle de ses rôles mythiques dans Le Parrain, Les Révoltés du Bounty, Un tramway nommé Désir….. contrats le plus souvent acceptés pour financer un train de vie pharaonique, en compenser les dettes, entretenir une vie sexuelle des plus débridée et une progéniture reconnue d’onze enfants.
« Il considérait ses proches en monarque soucieux de les humilier, de les garder près de lui, ou de les éloigner et, pire, de les écarter pour toujours. »
Saisi, fasciné, par moments, dégoûté du personnage qui se confie à lui, le narrateur laisse percer une certaine tendresse si ce n’est une sympathie pour la star. Ce faisant, il s’astreint à une certaine discrétion dans le rendu de leurs « conversations »…
Une lecture plaisante et, pour le moins, déconcertante
A Elter
Les derniers jours de Marlon Brando, Samuel Blumenfeld, roman, Ed. Stock, août 2019, 256 pp