» Nous sommes nés pour regarder ce monde, pour l’écouter. »
Libéré de prison , Sentarô, écrivain au destin avorté, purge une peine d’une autre facture pour le remboursement de ses dettes: il passe ses journées derrière une plaque chauffante, à cuire et vendre des dorayakis industriels, sortes de pancakes japonais farcis d’ ‘an ‘une pâte d’haricots confits.
Notre homme affiche triste mine, vous l’aurez compris.
Surgit alors, derrière le cerisier en fleurs, Tokue Yoshii, une septuagénaire aux doigts curieusement noués, abîmés. Elle implore Sentarô de l’engager pour un salaire de misère, ce qu’il consent, épuisé d’arguments…
Experte en l’art pâtissier, la délicieuse vieille dame va non seulement transformer l’enseigne de l’aubette, faire exploser son chiffre d’affaires mais aussi changer le rapport de Sentarô à la vie.
Le sauver d’un naufrage inexorable.
Une métamorphose progressive et heureuse, qui passe, cependant par la découverte tragique du passé de Tokue….
Sorte de conte urbain, contemporain, largement basé sur des principes culinaires – c’est dans l’air du temps – et un sympathique rapprochement intergénérationnel – Wakana une jeune lycéenne un peu perdue se joint au duo – le roman offre une délicieuse bouffée d’air frais à cette rentrée littéraire.
Il se déguste, tout simplement, et fait du bien.
Faut pas chercher plus loin.
Porté à l’écran par Naomi Kawase, le film qui s’en inspire est sorti conjointement en salle, en ce début février.
Les délices de Tokyo, Durian Sukegawa, roman, traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako, Ed. Albin Michel, février 2016, 240 pp
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