« S’il est vrai que nous naissons de l’union de deux êtres, nous mourrons de la désunion d’avec l’animal. »
De ces contes « terrifiants » que lui lisait son grand-père, « d »une voix sourde, enjouée ou menaçante », le fondateur du théâtre équestre Zingaro a puisé la matière première de ce recueil de vingt-deux chants, animaliers, cruels, sauvages, sublimes et ….pétrifiants.
Des chants surgis de la nuit des temps, de la genèse d’une humanité encore soumise à la primauté du règne animal, à sa prédation.
» L’esprit humain a-t-il voulu à jamais oublier la honte de n’avoir été qu’une proie sans défense? »
Bartabas se charge de nous la rappeler, d’une langue poétique, masculine, féminine, choisie, finement ciselée
Il nous en…chante aussi d’odes à la Nature, au silence des montagnes » … un silence pour moi seul, je viens de trouver mon royaume »
D’une révélation mystique: » A ce moment j’ai compris que le chant était le chemin ; le seul terrain d’échange. »
Les chants sont conclus de maximes, mantras, leçons de vie et d’essentielle humilité devant la Création.
Apolline Elter
Les cantiques du corbeau,Bartabas, recueil, Ed. Gallimard, mars 2022, 112 p