« Je suis né avec la foudre. Une nuit d’orage et de vent. Avec des poings pour cogner et une bouche pour mordre. J’ai effectué mes premiers pas dans la fiente et je me suis accroché aux épines pour me relever. »
Convié à assister à l’exécution capitale de Turambo, le narrateur, le lecteur est saisi d’entrée de roman par le destin tragique de ce boxeur algérien : élevé dans un sordide bidonville de Graba, criblé de coups et d’injustices, l’enfant doit son salut aux (rares) rencontres amicales qui croiseront son chemin, celle de Gino, en particulier et à une disposition pour la boxe.
« Un malheur n’arrive jamais seul. Lorsqu’il pointe le nez, sa smala lui colle au train, et la descente aux enfers s’enclenche sans retenue »
Telle est la vie de ce jeune homme dont le récit, empreint de descriptions éloquentes, paraît si réel. Une vie ponctuée de déboires qui le mèneront à la condamnation à mort, suscitant, sous la plume élégante, orientale et imagée de Yasmina Khadra, l’empathie du lecteur.
Une lecture forte, qui révèle, à travers la misère, le climat raciste qui sévissait dans l’Algérie de l’Entre-Deux-Guerres.
Du Yasmina Khadra grand cru
AE
Les anges meurent de nos blessures, Yasmina Khadra, roman, Julliard, sept. 2013, 412 p, 21 €
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