« Je me suis toujours sentie à peu près aussi égarée dans ce monde qu’une chanson de Léonard Cohen dans un congrès néonazi »
(…)
« Elle était restée en arrêt devant la phrase, aussi interdite que si elle venait de croiser son double au coin d’une rue. Oui, c’était ainsi qu’elle pouvait définir cet état d’étrangeté à sa propre vie et au monde, la plupart du temps. »
Elle, c’est Emmanuelle, la narratrice, mariée, 40 ans, trois – jeunes- enfants. Submergée par le train-train de la vie quotidienne et d’un amour qui s’enlise, elle s’offre une journée buissonnière, plaquant, en douceur, son travail pour s’adonner au plaisir de lire et d’une liberté recouvrée.
Mais « elle », c’est aussi Lila Kovner, photographe – de guerre – qui vient de vivre un amour de trois semaines, avec Malik, son voisin supérieur, brutalement interrompu par le décès de ce dernier.
Et c’est ainsi que le lecteur suivra, en parallèle, les destins des deux femmes qui se répondent d’échos insolites, à première vue, radicalement opposés.
Avec la fin tragique d’Héloïse en filigranes du récit, les pages résonnent aussi comme une ode à l’amitié féminine.
Apolline Elter
Les âmes soeurs, Valérie Zenatti, roman, Ed. de l’Olivier, janvier 2010, 172 pp, 16,5 €
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