Rentrée ( des classes) littéraire
» Dès le second mardi elle a dit, les yeux dans les yeux d’Edith, « J’jamais été à l’école ». Elle avait son visage de bois. Edith a mis quelques semaines à comprendre qu’évidemment cela signifiait qu’elle ne savait ni lire ni écrire le français, mais qu’elle n’avait jamais non plus appris à lire ni à écrire l’arabe. »
Décidée à extraire Fadila – sa « repasseuse » familiale marocaine – de la prison que constitue son manque total d’instruction, Edith entreprend de lui apprendre à lire, à écrire. S’ensuit un long, lent, lancinant processus d’apprentissage et l’esquisse d’une complicité entre deux femmes que tout sépare: milieu, âge, instruction.
« …il est flagrant qu’un chemin considérable a été parcouru en sept mois. Un chemin de rien du tout considérable. »
Une analyse fouillée, documentée et réaliste du processus d’alphabétisation, de sa complexité croissant avec l’âge.
Apolline Elter
Les amandes amères, Laurence Cossé, roman, Gallimard, août 2011, 220 pp, 16,9 €
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