« Je m’appelle Camille Cambon. J’ai quarante-huit ans- Je ne sais pas pourquoi j’en suis venue un soir, affalée sur la couette jaune de mon lit, à cliquer sur un mail perdu au milieu de tant d’autres. Tout comme je ne sais plus s’il faut être fou pour devenir médecin ou si c’est bien l’exercice de la médecine qui flint par détruire notre raison. «
Médecin légiste, Camille est la digne fille de Pierre Cambon, sommité de médecine légale, passionné de Francisco de Goya (1746-1828), célèbre peintre et graveur. Une passion qu’il partagea antan avec son épouse, Léa, médecin généraliste, son meilleur ami, Alexandre – neurologue et parrain de Camille, piliers d’un trio aujourd’hui disparu.
Génial précurseur de l’avant-garde artistique du XXe siècle, Goya décède à Bordeaux, le 16 avril 1828. L’exhumation de son corps, soixante années plus tard, en date et heure précises du 16 octobre 1888 à 9h30 révèle que son crâne a été prélevé de son corps. Il demeure introuvable à ce jour…
. Est-ce pour y sonder les preuves de son génie conformément aux théories phrénologiques du docteur Franz Joseph Gall (,
Voilà un des enjeux de ce roman en tous points percutant et de l’enquête menée par Camille sur les traces de son père et des nombreux mystères attachés au trio précité.
Un autre et majeur enjeu est celui de la transmission – et de la libération corollaire de secrets enfouis…
D’une intrigue diantrement bien ficelée, Sarah Chiche porte un regard captivant sur une génie qui « a gravé une comédie humaine équivalente à ce qu’a fait Balzac en littérature »
Apolline Elter
Les alchimies, Sarah Chiche, roman, Ed.Seuil, août 2023, 240 pp