Qu’un couple parte en vrille, en tragédie, cela ne tient parfois qu’à .. l’épaisseur d’un cheveu.
D’une nouvelle coiffure qui passe inaperçue…
Et c’est bien ce qui va advenir à Vive as Violette Jonquier et son mari, Etienne Lechevallier, couple de quadras, « solide », parisien, sans enfants.
« Solide « ; pas vraiment solidaire.
Etienne est correcteur auprès de la maison d’édition « L’Instant fou »
Convaincu de l’infaillibilité de son jugement, il s’immisce dans le travail des textes, les dénature parfois au dépit des auteurs. Il applique une même rigidité au sein de son couple, imposant à Vive des choix récurrents, de vacances annuelles en Italie, un abonnement à un concert hebdomadaire… qui en deviennent lassants.
Le ver s’introduit dans leurs relations entraînant une série de frustrations qui, ajoutées aux humiliations professionnelles endurées, sont difficiles à assumer dans le chef d’Etienne.
Il ne pourra pas davantage assumer d’être convoqué par la brigade criminelle pour répondre d’un féminicide…
Vive est morte et ce n’est pas le moindre des paradoxes soulevés par ce thriller psychologique tout en finesse, observation socio-professionnelle et… capillarité
Apolline Elter
L’épaisseur d’un cheveu, Claire Berest, roman, Ed. Albin Michel, août 2023, 260 pp