Un récit, deux protagonistes : Ana Longhi et le narrateur. La visite du musée du Belvédère, à Vienne, et soudain l’éblouissement devant le tableau d’Egon Schiele, L’enlacement. Ana Longhi s’écroule sur le sol, offrant au narrateur, une rapide percée sur son intime fragilité :
« Ni son parfum ni l’ivresse de cette intimité soudaine mais, il me semble aujourd’hui, le pressentiment de ce vers quoi elle m’attirait avec force, en douceur, le vertige de ce qui allait devenir notre histoire. » p 11.
Récit et narrateur auront dès lors pour but de sonder le mystère, la blessure originelle fondatrice de l’attitude étrange de « cette femme aux allures princières et aux silences si fragiles. »
Un récit fort, d’amour, fascination, respect entaché qui aspire le lecteur et l’envoûte au rythme des phrases, ces phrases longues, harmonieusement balancées – la voix d’une écriture – typiques de l’écriture de François Emmanuel.
« Les détails sont redoutables parce qu’ils prolifèrent quand nous ne saisissons pas le cœur des choses, ils font écran à ce que nous ne voulons pas voir. » p 30
Un récit qui donne voix, voie d’écriture, au silence d’une souffrance enfouie.
Apolline Elter
L’enlacement, récit, François Emmanuel, Seuil, avril 2008, 89 pp. 12 e
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