Paris, 1721 – Tandis qu’il exerce régence du royaume de France, après le décès de Louis XIV, son frère, et ..qu’il prend son bain, Philippe d’Orléans a une inspiration de génie: celle de marier Louis XV, son cousin, âgé de 11 ans, avec Anna Maria Victoria, infante d’Espagne, de sept ans sa cadette.
Le projet s’assortit d’une autre alliance: celle de sa fille revêche, Louise Elisabeth de Montpensier, fille d’une union bâtarde avec Mademoiselle de Blois, avec le Prince des Asturies, fils de Philippe V, Roi d’Espagne, frère d’Anna Maria Victoria, comme vous l’aurez compris.
Cette double union permettra aux Cours de France et d’Espagne d’entériner la fin des conflits. Elle se conclut dans l’enthousiasme des partis, excepté des intéressés…
« Puis elles foulent bravement la moitié tapis-territoire de France pour l’infante, la moitié tapis-territoire d’Espagne pour Louise Elisabeth.
Elles prennent en sens inverse les ponts flottants. Il fait beau maintenant. On remercie la Providence. Les princesses échangées brillent dans le soleil. Face à face dans la froidure émanée de la rivière torrentielle, leurs peuples les acclament. Des mains se tendent pour pouvoir toucher leurs habits, comme on touche des reliques de saintes. »
Décrivant avec brio l’acheminement des cortèges vers l’Ile des Faisans, sur la rivière Bidassoa, lieu-frontière d’échange, les sentiments qui animent les protagonistes et les péripéties qui s’en vont suivre, Chantal Thomas découvre un pan de l’Histoire largement méconnu.
En filigranes, un portrait de la Princesse Palatine, attachante grand-mère d’adoption pour l’Infante de 4 ans.
Un beau roman historique.
AE
L’échange des princesses, Chantal Thomas, roman, Seuil, août 2013, 338 pp, 20 €
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