« Lea (Zunne), la narratrice, future star. Relation fusionnelle avec sa mère. Préfère la compagnie des garçons, comme l’auteur quand elle avait son âge. (p 10)
Pratique, ce tour de piste en préface qui trace le portrait des protagonistes du dernier roman d’Eva Kavian, Le square des héros, tout de finesse, humour et légèreté, empreint.
Tandis que Léa, 10-12 ans, essaie d’acquérir les compétences requises pour le métier d’écrivain, elle entraîne le lecteur dans le charme d’une vie de quartier solidaire, principalement constituée de familles monoparentales. Petit Nicolas, à la sauce Kavian, Guerre des boutons, sans guerre et …sans boutons, le récit peint les délices d’une vie (utopique ?) en semi-communauté.
Encore inféodée aux idées maternelles, l’héroïne découvre le périmètre restreint du monde qui l’entoure: « La Cité, c’est un quartier où les maisons sont toutes les mêmes, où tous les enfants ont des poux. Tous les adultes sont au chômage ou pire et ils traînent avec des canettes de bière pendant que les adolescents, qui sont tous en décrochage scolaire, se battent, trafiquent les moteurs de leurs mobylettes pour emmerder le monde en attendant que des filles passent pour les siffler avant de les violer. » p 79
Et la romancière en devenir de partager ses fraîches et nombreuses découvertes, d’observer les idylles qui se nouent autour d’elle, de structurer le récit d’une généreuse motivation « aider une famille à retrouver sa dignité en améliorant ses conditions de logement et en les intégrant à la vie du quartier« .
Une lecture de charme pour des vacances printanières…
Apolline Elter
Le square des héros, Eva Kavian, Le Castor Astral, janvier 2009, 13 €
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