» Ce livre, celui que je suis en train d’écrire, était censé être un portrait du pédagogue polonais (ndlr: Janusz Korczak) , mais dès les premières pages, le lapsus a oeuvré » …pour le bonheur du lecteur, qui salue, le retour d’Agnès Desarthe et d’un délicieux – et donc trop court – livre dédié à la mémoire de « Triple B », grand-père de secondes noces.
Bousia, Boris, Baruch, …trois prénoms pour le remplaçant d’un grand-père ,mort à Auschwitz, qui associa son propre veuvage à celui de sa grand-mère, en une union qui « échappait à la malédiction de la conjugalité«
Un grand-père roumain, promu conteur: « Les mots avaient une saveur particulière dans sa bouche; sa diction leur donnait une épaisseur, un poids qu’ils n’auraient pas possédés autrement. »
L’occasion pour l’écrivain de se pencher sur ses racines familiales, en partie russes, et les particularités qui ont marqué ses impressions d’enfance. L’occasion surtout de rendre un hommage affectueux à un être arrivé au crépuscule de son existence.
« Triple B a fait office de grand-père pour des petits-enfants qui n’étaient pas les siens, Janusz Korczak a servi de substitut parental à des milliers d’orphelins. Ils furent tous deux des remplaçants. Je ne parviens toujours pas à cerner ce qui me touche dans ce statut. Le dévouement, la gratuité. »
Apolline Elter
Le remplaçant, Agnès Desarthe, Editions de l’Olivier, avril 2009, 87 pp, 12,5 €
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