Oscillant entre la forme de la lettre – « cette « conversation en absence« , chère à la marquise de Sévigné – et celle de la narration, le roman de Christine Orban plonge le lecteur au coeur de la maladie d’Alzheimer et de ses ravages. La mère de la narratrice perd ses repères et les moyens de donner le change.
Condamnée, la tentative de dialogue est l’occasion, pour la narratrice, de défiler le cordon de la relation à sa mère. Une relation qui, d’emblée, signée de souffrance et de culpabilité, se déconnecte désormais dans les limbes d’un cerveau nébuleux.
« Quelle est cette maladie cruelle qui oscille entre normalité et folie? «
Le choix devient supplice, la fille devient mère, arbitre de questions, angoisses, renoncements et caprices inlassablement répétés et d’un vide invasif.
Lancé sur le papier comme une bouée à la mer, le dialogue échoit et échoue au pays de l’absence.
Apolline Elter
Le pays de l’absence, Christine Orban, roman, janvier 2011, 170 pp, 15 €
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