Inspiré pour partie par le destin – tragique – d’un ami d’enfance, le nouveau roman d’Armel Job a pour terrain la Belgique – et plus précisément la région liégeoise des années quatre-vingt- et pour focus les méfaits d’une trop grande affection maternelle, d’une « passion perverse »
Adopté à l’âge de quatre ans par la ravissante Céleste et son mari Armand Modave, Maurice, as Momo, débarque à Liège début des années 50, depuis Anvers, sa ville de naissance. Les années conduisent l’affection maternelle sur la voie d’une oppression malsaine dont Momo se dégage en investissant la villa Métis que lui a léguée Corinne Fergus et épousant Grâce Bonjean, sa fée du logis, aussi dévouée que dis…gracieuse.
Alors quand cette dernière se suicide, projetée de la balustrade de la villa, on peut se demander (ce) qui l’y a poussée…. d’autant qu’elle reproduit ainsi le scenario morbide du suicide « fergussien ».
Nous sommes en 1981: le commandant Bodard et l’adjudant Guillaume mèneront leurs investigations avec discrétion et moyens techniques de l’époque .
Sondant avec son acuité légendaire, un brin sarcastique, les motivations des protagonistes, Armel Job se plaît à habiller les scènes de couleurs et d’expressions locales pur cru.
Et à nous rappeler qu’on sort rarement indemne d’un trop plein d’affection maternelle
Apolline Elter
Le passager d’Amercœur, Armel Job, roman, Robert Laffont, février 2024, 272 p