Après lecture conquise de L’abondon des prétentions (Ed. Fayard, 2017 – billet de ferveur sur ce site) nous attendions impatiemment de retrouver Blandine Rinkel, la musique, l’exigence de son écriture.
Son art, tout simplement.
Le nom secret des choses consigne l’affranchissement d’Océane, une jeune provincaile, fraîche bachelière, « montée » à Paris
Un affranchissement au carré puisque l’héroïne va progressivement se dédouaner du mirage que constituent la vie parisienne et ses codes, de prime abord, grisants,
Désignée, dans un premier temps, d’un tutoiement déroiutant,, Océane quitte père, patelin de Saint-Jean-des-Oies, pour affronter la Capitale et la « violence » du snobisme ambiant.
« De cette gymnastique visant à travestir tes réactions premières, tu garderas un sens de l’altérité prononcé, une tendance à chercher à comprendre, l’ami comme l’adversaire, une difficulté à condamner, à contrer, et donc, tout naturellement, une réticence à entrer en lutte, à désigner les bons et les méchants, à te montrer ferme et définitive. »
Elle rencontre Elia, jeune fille fantasque, délurée, affranchie, oxymore incarnée, – « allégorie du principe de contradiction » – et se prend pour elle d’une amitié fascinée, troublante, déroutante .
» L’’électricité qui passait entre vous menaçait de faire sauter tout le système électronique de l’université »
Le processus initiatique est en route qui l’invite à changer de prénom,.
Ainsi naît Blandine et se poursuit le récit d’une émancipation , d’un « je » réinvesti et…d’un sevrage salutaire.
« Depuis que je m’appelle Blandine, je n’arrête pas, et le monde avec moi, de trouver dans ce prénom des signes, des outils, des données. Je ne cesse d’architecturer la logique profonde du changement. Au fond, je sais pourtant que l’invention de Blandine ne résulte que de l’ensorcellement que j’ai traversé cette année-là. »
Apolline Elter
Le nom secret des choses, Blandine Rinkel, roman, Ed. Fayard, août 209, 304 pp