Le jour où j’ai rencontré ma fille

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 » Ma fille s’appelle Amaal et comme tout bon père qui se respecte, je n’en suis pas peu fier. »

Pas facile de parler de stérilité masculine. Il ne faut être ni homme ni grand clerc pour le deviner. Brisant le tabou – et toute pudeur –  qui entoure généralement la tristesse de se découvrir infertile, Olivier Poivre d’Arvor offre un témoignage percutant, clinique et précis sur l’azoospermie.

S’il est intéressant pour hommes et couples qui s’interrogent sur leur fécondité,  le témoignage du journaliste s’adresse aussi à  ceux pour qui la conception ne pose problème, qui obéissent, sans  le réalisern à un déterminisme social et biologique. Intéressant enfin, pour ceux qui refusent la procréation.

 » La question était donc bien celle de la volonté de l’individu, cette volonté d’affronter l’imprévisible de l’autre et d’espérer en même temps le prolongement de soi-même, […] »

Le choix de l’adoption ne facilita pas le parcours (du combattant) d’Olivier Poivre d’Arvor car, quinquagénaire,  résolu à demeurer célibataire, du moins sans attache affective, il ne présentait pas le profil du candidat idéal.

Volet logique de ce désir irrépressible de fonder famille, la suite du récit s’ouvre sur l’Afrique « dont le ventre, si fécond, et le coeur, si ouvert, et la mémoire, si durablement fidèle, permettent, aujourd’hui encore, d’exceptionnelles rencontres. » La rencontre, le 16 septembre 2009,  avec Amaal, Togolaise de 7 ans et son adoption scellent le destin et le bonheur d’un père ..émerveillé.

 » J’écris, guidé par mon enfant. Comme précédé par une canne d’aveugle en pleine nuit. J’écris pour ma mère qui m’a donné la vie, cette vie que je veux redonner à Amaal. »

Apolline Elter

Le jour où j’ai rencontré ma fille, Olivier Poivre d’Arvor, témoignage, Grasset, août 2013, 256 pp, 18 €