Ce jeudi 11 octobre revêt une importance particulière, révèle un événement majeur de la célébration du 150e anniversaire de la naissance d’Alexandra David-Néel: la publication d’un roman inédit, écrit au tout début du XXe siècle, aux alentours de 1901-1902.
A l’époque, la future, célèbre exploratrice s’adonne à l’art lyrique, à sa carrière de cantatrice, pan de sa vie qu’elle occultera par la suite.
Elle écrit le journal de Cécile Raynaud, » petite cabotine, jetée sans le sou, sur le pavé, par la banqueroute d’un directeur ». La jeune femme doit sa survie, économique, à l’asservissement sexuel à ses amants successifs – Zarkis, Grocher – rustre marchand de bétail – les barons de Ribart, père et fils, … – jusqu’au jour où elle parvient à gruger un riche banquier, nommé Bernheim, en se faisant passer pour une cantatrice américaine, de passage à Paris…
Rescapé des archives de Digne-les-Bains, le roman a bénéficié de l’édition critique de Samuel Thévoz – dont nous saluons le travail d’ampleur- et de l’ardeur audacieuse d’une maison d’édition.
On y retrouve la quête d’émancipation économique, si chère au féminisme proféré par l’auteur.
Un roman d’apprentissage, d’aspiration à la liberté.
Apolline Elter
Le Grand Art, – Journal d’une actrice, Alexandra David-Néel, roman, Edition critique de Samuel Thévoz, Ed. Le Tripode, octobre 2018, 380 pp + carnet d’illustrations