C’est à une galerie de portraits que nous convie Bruno de Cessole. Portraits d’écrivains, ses confrères, prédécesseurs, inspirateurs et contemporains, tous marqués du sceau réfractaire: teintés de permanence et d’indépendance d’esprit, leurs écrits résistent à la corrosion, à l’usure du temps, quand ce n’est à la trop forte chaleur des projecteurs.
Un Georges Bernanos, « prophète mal aimé« , Louis -Ferdinand Céline, « révélateur chimique (…) des secrets de famille honteux de la société« , tempétueux Paul Claudel, Michel Houellebecq fiché « pseudo-ennemi public national… »voient leurs œuvres et parcours brillamment relevés sous la plume alerte de Bruno de Cessole. Le critique littéraire s’offre la joie d’une subjectivité et d’un génie assumés dans la conduite de ses portraits. D’un parti-pris revendiqué.. Les chapitres en deviennent jubilatoires qui défilent par ordre alphabétique une cinquantaine d’écrivains, issus des 19e siècle à nos jours. Rameau se voit doté de deux neveux, Léon-Paul Fargue et Paul Léotaud, Colette, qualifiée d' »authentique cuisinière de la langue française qui mijote ses paragraphes comme une recette de coq au vin. »
Elle aura fait école..
Les portraits de Jean Dutourd, « un moraliste qui avait l’élégance de la gaieté » et de Jean d’Ormesson [qui est] « un peu plus que Jean d’Ormesson » sont empreints d’une bienveillance pudique, d’ humour et d’émotion corrollaire.
Un défilé qui tient de la haute voltige.
Le défilé des réfractaires, Bruno de Cessole, essai, L’Editeur, avril 2011, 586 pp, 24 €
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