C’est sur une figure historique, héroïque, « juste », injustement oubliée de l’Histoire que se penche le romancier Salim Bachi ([NDLR dont nous avions hautement apprécié, Le dernier été d’un jeune homme, Ed. Flammarion 2013, entrée en l’âme d’Albert Camus) à savoir, celle d’Aristides de Sousa Mendes (1885-1954) consul du Portugal à Bordeaux au début de la guerre 40-45.
« Je l’avais déchirée, jetée dans la fosse d’aisance qu’elle n’aurait jamais dû quitter cette maudite circulaire n°14 en date du 11 novembre 39, émanation méphitique de Salazar, notre démon. »
Pris d’empathie, d’une sympathie frénétique pour la cause juive persécutée par le régime nazi, le diplomate, tamponne, signe à tour de bras des milliers de passeports, en cette mi-juin 1940 et faisant fi de la « maudite circulaire » qui le lui nterdit et des pressions de son gouvernement ( dirigé par Salazar) sauve de la sorte quelque 30 à 50.000 Juifs du destin horrible qui les attend.
Juste d’entre les Justes, ce père de 12 enfants ruine sa carrière, sa vie peut-être mais pas sa dignité.
« Je me tenais dans la cuisine de ce grand appartement qui soudain me parut vide, entouré pourtant de ma famille et de mes amis, je déclarai à tous, comme si le sens de ma vie en dépendait, je déclarai qu’à partir d’aujourd’hui, en ce 17 juin de l’an de grâce 1940, j’allais enfin obéir à ma conscience.«
AE
Le consul, Sallim Bachi, roman, Ed. Gallimard, janvier 2015, 192 pp.
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