« C’est à cause de mes grands-parents, Tsila et Boris, que cette vision, fantasme d’une vie communautaire du grand âge persiste en moi. «
Au départ d’un portrait vivant, tendre et drôle de ses grands-parents maternels, Boris et Tsila Jampolski et de leur conception tonique de la famille, de l’amitié et d’une vieillesse des plus sociable, Agnès Desarthe trace le parcours de sa propre vie.
De sa généalogie.
Et celui d’une vision engageante du grand âge, davantage focalisée sur le « je suis toujours là et je vis en mode accru « que sur le « je ne suis pas encore mort »
Une vraie discipline mentale forgée par la guerre, la persécution nazie et la chance pour sa grand-mère, sa mère et son oncle, juifs, d’y avoir échappé, cachés, un an durant, dans une ferme de la Sarthe, après la rafle qui emporte à jamais Haïm Sudac, son grand-père.
Au mitan de la soixantaine, Tsila et Boris achètent un deux pièces sur plan, rue du Château des Rentiers (Paris, XIIIe), véritable « phalanstère » de joie, de vie et d’amitié qui réunit quelques autres rescapés de la Shoah.
Décidée à suivre cet exemple inspirant, inspiré du philosophe-utopiste Charles Fourier (1772-1837) l’écrivaine s’adjoint la complicité d’un ami architecte.
Et sollicite tout partenaire prêt à souscrire à sa vision d’une « communauté solidaire de personnes âgées vivant dans un lieu dédié »
Elle interroge une série de protagonistes du grand âge sur leurs visions respectives de la vie, dresse le portrait de seniors remarquables, de rencontres attendrissantes et même loufoques.
Relève de percutantes coïncidences onomastiques et toponymiques dans cette quête conjointe de racines et d’horizon de vie.
Un témoignage bienfaisant.
Le château des rentiers, Agnès Desarthe, récit, Ed. de l’Olivier, août 2023, 224 pp
Agenda: Agnès Desarthe sera l’invitée de la Librairie Point Virgule ( Namur – Belgique) – jeudi 19 octobre prochain (en soirée)
Renseignements et inscriptions : https://www.librairiepointvirgule.be/