« Comme tous les hommes qui aiment les femmes, il pensa au cortège de celles qui l’avaient aimé et qu’il avait aimées. Il imaginait même les réunir un jour dans une grande maison pour leur dire combien elles lui avaient donné de plaisir et de bonheur (…) Soudain il se demanda: « Est-ce que ma femme serait là? »
Hémiplégique suite à un « AVC », un peintre, célèbre et désoeuvré passe en revue le fil de sa vie et surtout l’enfer dans lequel son mariage s’est englué.
« Lorsque par malheur la maladie ou un accident vous frappe, votre entourage change brusquement de visage. Il y a ceux qui comme les rats quittent le navire, ceux qui attendent le suite des événement pour aviser, et puis ceux qui restent fidèles à leurs sentiments et à leur comportement. Ceux-là sont rares et précieux. »
Contrepoint à cette analyse amère, la voix de sa femme – Amina – se fait entendre, qui prend le relai de la plaidoirie et du manuscrit pour présenter sa propre et sordide version des faits. Haine, sévices et vengeance parcourent ce Vipère au poing conjugal, qui se résoudront in (extrême) fine de manière pour le moins inattendue.
Ecrit d’une plume irréprochable, le roman de Tahar Ben Jelloun est tribunal. Il manque sans doute de sel et de ..liant. Hélas.
Le bonheur conjugal, Tahar Ben Jelloun, roman, Gallimard, septembre 2012, 364 pp, 21 €
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